mercredi 23 décembre 2009

Joyeux Noël


Le 22.12.09

La semaine dernière, l'équipe de foot du Vietnam a gagné face à Singapour la demi-finale des Jeux du Sud-Est asiatique. Nous étions à Saigon.
Après quelques heures de liesse populaire, je me suis installé au balcon de notre chambre et j'ai filmé la rue. Cette nuit-là, nous n'avons pas dormi.
Depuis, l'équipe du Vietnam a perdu la finale face à la Malaisie sur un but ridicule et nous avons pu rattraper le sommeil perdu.

Hier soir, Claire dormait; je me suis attaqué au montage de cette séquence.
J'ai fait un montage un peu gros doigts avec une musique russe, une chanson que Boggey, l'interprète bègue de notre périple mongol, passait en boucle dans le 4x4 de l'équipe de télé qui nous baladait à travers la steppe orientale. J'y ai mis aussi quelques autres images qui étaient dans l'ordi. Des images de ces cinq derniers mois.

J'ai montré le résultat à Claire ce matin et ça l'a tant émue qu'elle en a pleuré ! Il faut dire que ça nous rappelle beaucoup de choses, que c'est pour nous plein de souvenirs...

Evidemment, il y manque des images de l'Inde (si ce n'est ce magnifique plan de Claire à Leh en juin avec son bonnet péruvien !) pour que ce soit complet. Avec ces images, ça ferait presque une année...

Voici la vidéo :


Saigon
envoyé par Kunlegs.

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Nous sommes désormais au sud du Vietnam, dans une petite ville sur la Bassac, l'un des bras du Delta du Mékong. Nous prenons demain un bateau pour le Cambodge; Phnom Penh, en remontant le fleuve.
Phnom Penh, Angkor, Bangkok, et nous rentrerons à la maison près de 11 mois après l'avoir quittée.

Nous vous souhaitons à toutes et à tous, avec un peu d'avance, un très joyeux Noël. On espère que tout va bien pour tous.

Des gros bisous,


Juju

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J'ai encore pris une chiure de margouillat dans les cheveux hier ! Après presqu' un an de voyage et trois déjections d'animaux différents sur la tête (pigeon, singe, margouillat, et une savoureuse pensée pour celles dans lesquelles j'ai marché mais que je passerai sous silence), je n'écris plus tant dans mon carnet, prends mes pinceaux à toute occasion, me livre encore à diverses clowneries picturales, aspire joyeusement à rentrer à la maison tout en pleurant d'émotion dès qu'on ouvre la boîte à souvenirs !

Quel beau voyage nous sommes en train d'achever !

Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année !

Claire.


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Le 23.12.09

Nous sommes maintenant à Phnom Penh et la résidence de l'ambassadeur nous semble irréelle ! C'est sublime !!!

Pour ceux qui n'auraient pas encore eu accès aux photos ramenées de Chine, elles sont .
Trois vidéos également : les pandas de Chengdu, les stigmates du tremblement de terre qui a secoué le Sichuan l'an dernier, et une tentative maladroite de composition sur des images de la côte est de l'Empire...

Nous avions également publié un album après notre équipée mongole.

Un album des photos vietnamiennes devrait suivre d'ici peu. Je vous enverrai le lien.

Bons baisers à tous. Soyez heureux. Vous nous manquez tous très fort.

Joyeux Noël.


Claire & Ju

samedi 22 août 2009

Intermede - Olkhon Island


Salut a tous,

il n'aura echappe a personne que nous sommes un (petit) peu en retard dans la tenu de notre blog... Mouais !...

Nous pouvons donc annoncer solennellement que...
ca risque de durer encore un petit peu puisque nous partons demain pour quinze jours de traversee a travers les steppes mongoles, en compagnie d'une equipe de tele locale qui nous offre le voyage (!!!) - l'occasion etait trop belle, nous avons saute dessus -, et que, non contents d'aller decouvrir des zones inexplorees de la plupart des occidentaux, vivre avec les nomades, examiner la faune, la flore, les lacs, les montagnes sacrees et les volcans du Serengetti asiatique, marcher, chevaucher tout ce qu'il est possible de chevaucher, tous frais payes (j'insiste !), nous allons faire les clowns en habits traditionnels devant la camera, devenir des stars de la tele et des ambassadeurs du tourisme mongole !!!



Les billets concernant nos epopees cachemiries et ladakhies (un mois tout de meme dans l'Himalaya !) attendront donc encore un petit peu, de meme que ceux evoquant notre sejour siberien de ces quinze derniers jours...

Un avant-gout, neanmoins, de ces dernieres semaines "chamaniques" sur les rives du lac Baikal, cette video :

vendredi 19 juin 2009

Amritsar


Le 23.05.09

Bus de nuit, douze heures, pour Amritsar.

Le chauffeur est au taquet, les mains sur le volant, les yeux hors des orbites, collés à l'asphalte. La nervosité qui émane du bonhomme semble confirmer ce qu'on nous avait dit sur les chauffeurs des bus de nuit; pour tenir le coup, pour ne pas s'endormir, ils se chargent au bétel et au charras. Celui-là a l'air fin prêt ! On va vite se rendre compte qu'il conduit comme un ado devant un jeu video !...



Niveau 1, prêt, partez : accélération, slalom entre les camions, slalom serré, sur une petite route toute droite au milieu du désert de dunes, coups de Klaxons, léger dérapage sur la roue arrière-gauche après un brusque coup de volant.

Niveau 2, prêt, partez : le bus s'enfonce dans une tempête de sable, c'est très impressionnant ! Un épais nuage blanc a recouvert l'ensemble du ciel et de l'horizon. Le vent souffle des bourrasques sur les frêles arbustes du désert du Thar. La visibilité est très réduite, mais le chauffeur tient bon; il ne sera pas dit qu'il aura ralenti la cadence : accélération, slalom entre les camions, dérapage, coup de Klaxon.


Niveau 3, prêt, partez : la tempête a cessé, mais la nuit est tombée. Le chauffeur a décidé de faire péter les stats. La mâchoire serrée, les yeux injectés de sang, il n'en finit plus d'accélérer et de donner de violents coups de volant saccadés.

Dans le bus, les gens ont l'air très calme. Certains s'endorment, d'autres discutent. Ils sont tous assez aisés (la plupart sont des familles qui profitent des vacances d'été pour aller voir le Temple d'Or). Une femme d'âge mûr et une petite fille très jolie, toutes deux d'allure beaucoup plus modeste, semblent trouver normal qu'on leur parle sèchement et qu'un moustachu bedonnant leur demande d'un air méprisant de s'asseoir par terre pour installer ses deux morveux joufflus à leur place.
L'un des deux morveux en profite pour balancer la bouteille d'eau de la dame à travers le couloir.


Niveau 4, prêt, partez : après une pause tchaï-pan-zeucla, le chauffeur (qui porte bien son nom; il est vraiment chaud !) reprend la valse à une cadence infernale.

Claire s'est endormie.
Tous les quarts d'heure, elle se réveille en sursaut parce que le car a fait une violente embardée. Je ne dors pas. Je me détends en écoutant le live d'NTM au Zénith ("A base de pow pow pow pow !"). L'un des deux morveux me hèle comme un chien. Il veut mon i-pod. Je l'ignore superbement.

Il y a de plus en plus d'arbres dehors et ça sent la terre. Quand on arrive dans une ville, l'odeur tourne au caca.
Une famille de sikhs barbus et enturbannés monte dans le bus.
On est au Punjab.

Niveau 5, prêt, partez : j'ai fini par m'endormir.


Niveau 6 : il y a des moustiques dans ce bus.

Niveau 7 : ce que je prends pour une pause pipi est en fait un arrêt dû à un accident de bus un peu plus loin sur la route et qui bloque la circulation !

Niveau 8 : 6h00 du mat', arrivée à Amritsar. Il fait bon. Il y a des sikhs partout dans les rues. C'est excellent !


Claire : "On se croirait dans la Guerre des Etoiles !"


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Le 24.05.09

Nous sommes arrivés au Penjab après une nuit atroce en bus. A la solde d'un chauffeur camé et fou furieux pendant huit heures nocturnes, j'ai invoqué la grâce de tous les Dieux pour nos vies.

La ville n'est pas belle et très bruyante mais le spectacle de la rue est surprenant ! Nous sommes enchantés par toutes ces têtes barbues enturbannées.

Le sikh a une vraie tête de bisounours !


Paradoxalement, c'est le peuple guerrier par excellence, mais lorsqu'il sourit, le sikh a les joues rondes, la barbe fournies et bien taillée, un sourire de Père Noël, des petits yeux rieurs et une boule colorée sur le crâne !!!

C'est un vrai changement par rapport au Rajasthan. Plus de bijoux partout, de bracelets aux poignets et aux chevilles, d'oreilles recouvertes d'or, d'anneaux, de chaînes reliants nez, oreilles, bouches... Plus de jupes à volants, de miroirs aux vêtements ni de khôl.
Ici, certaines femmes portent les cheveux courts et ce sont les hommes qui arborent fièrement un bracelet métallique au bras droit : le Karâ.



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"Gobind instaura un code, un rite d'initiation et cinq symboles distinctifs pour les hommes, dont le nom commence par la lettre K en penjabi : la barbe et les cheveux longs (Kes), le peigne retenant les cheveux (Kanghâ), le poignard (Khanjar), le bracelet métallique au poignet droit (Karâ) et la culotte courte, symbole de chasteté (Kacchh)."

[
Le Sikhisme - Un Monothéisme apaisé, Denis Matringe]

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Enorme foule, compacte, au Temple d'Or ce matin.

Partout, des ewoks avec des épées, des lances, des haches, des couteaux.

Sur l'un des murs, le portrait d'un ewok au poil blanc.
Décapité, il tient sa tête dans sa main gauche, le sabre au clair dans la main droite au milieu d'une bataille.
De nombreux ewoks se prosternent devant l'icône...


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Le 26.05.09

Dimanche, nous avons visité le Temple d'Or. C'est là qu'Indira Gandhi a envoyé les forces gouvernementales charger les réfugiés rebelles en 1984, violant ainsi le plus haut lieu de culte de la communauté sikh. Ceci lui a valu d'être assassinée par ses gardes du corps sikhs en octobre de la même année...

Souvenir de son bûcher à la télé dans le salon de ma maison à Delhi. Forte impression sur moi à l'époque, j'avais cinq ans.



Mauvais choix de jour, dimanche, une foule ahurissante nous entoure et se presse dans l'entrée du temple. Sans trop comprendre comment, on s'est retrouvé sur une allée de marbre (le Parkarma) entourant un bassin au centre duquel flotte le temple doré.

Quelle splendeur ! Et quel calme !


On en a fait le tour avec des yeux ronds. Des hommes se baignent en se tenant à une chaîne et prient. Beaucoup portent un couteau en bandoulière qui parfois est un vrai sabre ! C'est un véritable lieu de vie qui accueille des pèlerins venus de partout. Ils peuvent loger sur place et une cantine pourvoit gratuitement des milliers de repas par jour pour les nourrir tous.
De nombreux touristes indiens visitent le lieu et certains en profitent pour s'immerger dans l'eau sacrée. Ce n'est pas le Gange et ils ne sont pas sikhs mais bon, pour un hindou, tout ce qui est sacré est bon à prendre, ça ne fait pas de mal au karma !



Le soir, nous sommes allés assister à la cérémonie qui a lieu tous les jours à la frontière avec le Pakistan.
De chaque côté de la ligne, la foule scande à tour de rôle des chants patriotiques, poings levés, bras en l'air, drapeaux au vent ! Tout ça sous la direction d'un animateur qui parle et chauffe dans un micro.

Attari, fête patriotique
Vidéo envoyée par Kunlegs

On remarque tout de même que le côté pakistanais est plus ordonné. Moins de foule, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, moins de chahut... mais la tendance s'inverse peut-être le vendredi !

Ensuite, nous avons admiré les simagrées des soldats des deux camps. Pas rapides, genoux levés, jambes à l'horizontale, torses bombés et poings sur les hanches, ils défient l'adversaire avant de se serrer la main. Les drapeaux sont amenés et les grilles fermées jusqu'au lendemain matin, lors de l'ouverture !

Attari, ministry of silly walk
Vidéo envoyée par Kunlegs

Le bus pour Jammu est parti à 22h30.
Assez inconfortable et brinquebalant, certes, mais pas au point de nous empêcher de dormir si les deux adolescents attardés de devant n'avaient pas tapé la causette, blagouses à l'appui, haut et fort TOUTE LA NUIT !!!! GGggrrrrrrrrrr

03h du matin. Jammu. Sous une bretelle routière. Yeux collés. Gris. Moche. On deale un mini-bus pour joindre Srinagar dans la foulée.



Assis à l'avant, on suit la route et, contrairement à la jeune maman derrière, nous, on ne vomit pas ! Petite route de montagne pleine de virages. Dépassements franchement dangereux et pauses tchaïs tout au long de la route.
On s'habitue à tout.
Le soleil est levé, le paysage est splendide, le chauffeur a les yeux qui piquent et le nez à deux centimètres du pare-brise... et nous, on hallucine ! A tous les virages il y a des militaires armés avec encore quelques poils de fougère-camouflage dans le casque ! Des camions kakis, des convois, deux tanks en bordure de route... On a l'impression d'être des voyageurs clandestins en pays occupé.

Midi, enfin ! Srinagar ! L'air est frais...

mardi 2 juin 2009

Bikaner


Le 22.05.09

Bikaner. Roof top d'un ancien haveli. Repas de pakoras, vent brûlant et Julien qui danse devant les yeux abasourdis du serveur et des maçons sur le toit d'en face.

Ici, ce n'est qu'une courte étape sur notre route vers Amritsar, mais la ville a l'air sympa. Surprise d'un joli fort avec des remparts nains mais robustes, différents des autres villes du Rajasthan. Agréable accueil à l'hôtel où nous avons débarqué pour une nuit et balade sous un soleil de plomb.



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Bikaner, autre cité du désert et notre dernière étape rajasthanie.

Un paon au bord de la route hier en fin d'après-midi.
Un autre coucher de soleil sur le désert, une autre forteresse...

Des chameaux tirent des charrettes. Des femmes étendent du linge sur les toits et font sécher des bouses.


Nous avons soif, nous transpirons...
Les cigarettes ont le goût de la poussière.

Nous sommes en ébulition !

Jaisalmer


Le 18.05.09

Dans le train : rencontre avec une jeune homme, militaire en garnison à Jaisalmer comme 80% des occupants du train (le désert du Thar marque la frontière avec le Pakistan; c'est là que les deux pays ont testé leurs bombes nucléaires...).
Cela fait trois jours et deux nuits qu'il voyage pour rejoindre son détachement. Il vient de l'est, de l'Assam, une région aux frontières de la Chine et de la Birmanie.

Il m'explique que l'Inde est un pays laïc et multiculturel, et il se félicite de la victoire du Congrès aux élections.


Quand je lui demande pourquoi il a choisi de servir l'armée, il m'explique que le métier dévolu à sa caste ne lui convenait pas et que devenir un soldat l'en exemptait.

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Le matin, réveil à 5h00, recouverts de sable.

Rencontre avec José (?!), percussionniste sympathique qui nous accueille pour le petit déjeuner sur un toit face au Fort, comme un château de sable au milieu du désert.



6h00, le soleil se lève, et la chaleur.

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Jaisalmer.
Désert.
Dromadaires.
Dernier souvenir en tête : l'une de ces étranges bêtes vomissant sur mon frère...


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Jaisalmer, une place forte sur la route de la soie, des épices, de l'opium.

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Le 19.05.09

Hier, premier soir à Jaisalmer. Dîner sur le toit d'une guesthouse jaune comme le sable. Vue superbe sur la cité fortifiée. Excellent repas : juste nous deux et une famille de musiciens venus chanter et jouer pour nous.

Au début ils sont deux, un vieil homme et son fils, rejoints rapidement par le reste de la famille. Harmonium, percussions, castagnettes et ce regard profond planté dans le mien, le geste accompagnant une voix rauque et âgée...


Ils ne sont pas là pour le fond d'ambiance, ils nous racontent des histoires, et chaque interruption reçoit le coup d'oeil noir du patriarche et ses reproches bougons.

Ils ont quitté leur terre et sont venus à la ville pour se produire à l'Artist Hotel qui encourage les talents locaux. Ils partent bientôt en tournée en Europe, et hier soir, nous avons eu droit au récit de leurs légendes chantées rien que pour nous : les pensées nostalgiques de la jeune mariée, la déclaration d'amour entre un frère et sa soeur, et bien d'autres encore dont nous n'avons saisi que l'air et le sentiment !



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Le 20.05.09

A Jaisalmer, les hommes vivent au même rythme que les bêtes.

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Ce matin, départ pour deux jours de chameau, une boucle dans le désert. Claire a fière allure !


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A l'ombre d'un épineux recourbé sur son tronc, pause déjeuner et sieste forcée en attendant que la température baisse.

14h, un vent brûlant filtre à travers les branches qui nous protègent, pas de sommeil possible : trop chaud.



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Parfois, dans le désert, les oiseaux font caca sur les gens qui dorment sous les arbres. Parfois, les gens, c'est ma belle chemise bleue.

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Partie de cartes, discussion avec les chameliers occupés à fabriquer des colliers pour nos montures, un oiseau fait la nique à la chemise de Julien, rigolades et bagarre avec les fourmis pour l'espace.

Nous jouons au thermomètre à l'ombre... 48°C ? 50°C ? Hors de l'arbre, on ne tient pas plus de cinq minutes.





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L'eau est chaude comme du thé.

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Nuit sur la dune, à la belle étoile. Réveillé en sursaut par un scorpion en vadrouille sur ma main droite. Nuit néanmoins très douce et très reposante.


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Le 21.05.09

La fin d'après-midi fut chaude et éprouvante pour les adducteurs, mais quel spectacle unique à l'arrivée : le coucher du soleil depuis le haut d'une superbe dune de sable !

Raja, mon dromadaire, était un bon gros pépère docile, qui passait son temps à admirer le paysage tout en guettant les buissons sur notre route, espérant ainsi pouvoir attraper une ou deux branches au passage avant de se faire gronder...



Rocket, plus jeune et moins rodé, a passé la journée à tenter de faire tomber Julien qui s'est retrouvé collé aux fesses du troisième animal monté par les guides sans pouvoir bouger. Le lendemain matin, nous avons échangé nos places.

Nous avons passé la nuit à la belle étoile, à flanc de dune, allongés sur des couvertures, enveloppés de l'odeur de nos chameaux et de leurs poils !

Un scorpion a visité la main de Julien pendant la nuit et son petit (tout blanc !) a dormi sous ma couverture !!!!


Safari dromadaire
Vidéo envoyée par amapola8

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Hier, j'avais hérité de Rocket, le mouton noir de nos chameaux.
Sur "Rocket", je me sentais plus l'allure d'un Sancho Panza que d'un Lawrence d'Arabie !

Ce matin, Claire a eu la gentillesse de me laisser monter Raja, le dromadaire décoré de colliers fluos.
Là, enfin, j'y suis, je peux m'y croire !

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Traces de pas dans le sable, de gazelle, de renard, de lézard.
Traces de pattes d'oiseaux, toutes petites traces de scarabées.
Ridules laissées par un serpent.


La carcasse d'un mouton. Le squelette nettoyé d'un aigle.

Quelques arbustes.
Quantité de vide.

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Le soleil s'est levé ce matin sur la dune et sur la fraîcheur de la nuit.
9h00, il fait déjà plus de 45°C et la lumière est éclatante, blanche, violente.

Peu à peu, nous sentons nos cuisses, des douleurs, et au niveau de la selle, des douleurs.


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Midi : rentrés à Jaisalmer en jeep. Après une bonne douche, nous sommes prêts pour les sept heures de bus qui nous attendent et notre remontée vers le nord. Ce soir, Bikaner. Après-demain, Amritsar... Leh n'est plus qu'à quelques jours de bus, notre horizon, la fraîcheur rêvée du Ladakh et des hautes vallées de l'Himalaya.

Jodhpur


Le 16.05.09

Sonia Gandhi !

Jodhpur.
La silhouette imposante, majestueuse de Meherangarh, le Fort rajput qui veille sur la ville.
L'appel à la prière en polyphonie dans la nuit chaude.
Les maisons bleues.
Krishna et ses mains baladeuses.
L'odeur du charras en descendant les escaliers.
Robert et Mirjiam, un couple de hollandais très sympas.
La défaite des nationalistes aux élections générales.
Les feux d'artifice qui célèbrent des mariages.



Jodhpur,
le vent chaud,
les ruelles,
le palais du maharadjah au loin illuminé,
la promesse du désert,
le souvenir d'une fièvre de cheval il y a sept ans,
un mail de mon père qui m'a fait plaisir,
le petit bonhomme à moustache qui fait des blagouses,
la merde des vaches,
déjà si familière,
une petite dame en sari toute mignonne dans la queue de réservation des billets de train,
un tchaï avec un rickshaw,
une chambre avec la clim dans une jolie guesthouse toute bleue,
et le beau sourire d'un monsieur dans le bus ce midi.


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Le 17.05.09

Les gens dans la rue nous saluent. On dirait un jour de fête, comme si la nette victoire du Congrès avait soulagé tout le monde...

Ce matin, la visite du fort était fabuleuse.

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Les anglais assuraient le train de vie des potentats locaux et l'Inde indépendante dut en payer le prix en versant aux maharadjahs, sous la forme d'une rente (nette d'imposition), les sommes astronomiques qui leur permettraient de le conserver (le roi de Mysore touchait ainsi plus de 2 millions de roupies par mois; le seul palais employait plus de 500 serviteurs). Les maharadjahs n'en furent pas moins déchus de leur titre et de leurs fonctions en 1956, et "déprivilégiés" (plus de sous ! couic !) par Indira Gandhi en 1971.



Beaucoup d'entre eux se sont alors considérablement endettés auprès de riches négociants locaux et de pathétiques suicides ont mis fin à de nombreux règnes.

Pour éviter cette triste issue, le maharadjah de Jodhpur a eu, dès 1975, l'idée de faire du fort de Meherangarh un musée ouvert aux visiteurs, et de la majeure partie de son palais un palace administré par la branche hôtelière du Groupe Tata (très très très puissant en Inde et présent dans presque tous les secteurs d'activité : acier, automobile, alimentaire, hôtellerie, télécommunications, etc...).




Sa fille dirige aujourd'hui la fondation qui gère les biens patrimoniaux de la famille.

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Train pour Jaisalmer ce soir à onze heures.
Demain : le désert du Thar.

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Le 18.05.09

Jodhpur fut une très belle étape ! Le temps d'une journée et demie, nous avons pu visiter le fort, nous balader dans les ruelles de la vieille ville, admirer la vue et le coucher du soleil depuis les hauteurs du Jaswant Tada et nous reposer !


Nous étions hébergés dans la Yogui's guesthouse, une oasis de mosaïques, plantes, tentures, miroirs, bibelots colorés autour d'un patio central. Logée au coeur des étroites ruelles boueuses au pied de l'imposant fort, elle nous a procuré la fraîcheur nécessaire pour tenir les 48°C de la pleine journée. Nous avons partagé là nos moments de détente avec Robert et Mirjam, un couple de hollandais sympathiques avec lesquels nous avions fait la route depuis Mount Abu.



La visite du fort nous a enchantés ! Nous y avons passé cinq heures avec un audio-guide extra qui nous a plongés dans l'ambiance du Moyen-Age rajput : une ère impitoyable, pleine de démonstrations de force et de luxe, mais également raffinée et solennelle. J'ai particulièrement aimé le zenana, la cour des femmes.


Après avoir végété tout l'après-midi en essayant tour à tour tous les canapés et les ventilateurs de l'hôtel, nous avons entrepris d'aller admirer la vue depuis les hauteurs, en traversant le vieux quartier.


J'évite une moto, me plaque contre le mur pour me préserver du rickshaw qui me suit, écarte deux vaches qui me barrent le chemin, lance un cri menaçant à la meute de chiens pouilleux qui aboie, traverse du bout de la tongue le guet de pierre dans le torrent de bouse...



Nous voilà perdus !

Heureusement, partout autour de nous, des sourires gentils et des regards calmes (serait-ce le résultat des élections tombé hier qui installe un climat de fête et apaise les esprits ?).

Les gens nous indiquent notre route aimablement, et s'ensuit une séance de photos pleine d'excitation et de remerciements.




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Notre train a quitté Jodhpur à 23h00, et, c'est couchés sur des paillasses pleines de sable que nous avons passé la nuit.

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5h00 du matin. Réveil difficile, mouillés de boue (sable et sueur) à la porte du désert : Jaisalmer – il fait déjà très chaud.