vendredi 27 février 2009

Chennaï (Madras)


Le 23.02.09

Ça y est, c'est le départ...
Dans la salle d'attente de l'aérogare de Pierrefonds, nous attendons l'avion qui n'arrive pas !

Nous sommes nerveux.
Anxieux de décoller...

On est prêts, enfin prêts !
Vivement que l'on soit dans l'avion, vivement cette nuit,
Chennaï...


...

Le 25.02.09

Chennaï : beaucoup de motos, de bruits de klaxon, d'odeurs de gasoil.

Au premier abord, les rues sont plutôt propres.

Rickshaw à Chennai
Vidéo envoyée par Kunlegs

Chennaï toujours : des hommes en pantalons droits, serrés à la taille, évasés aux chevilles, arborant moustaches noires et chemises repassées, sandales aux pieds. A la main : l'indispensable téléphone portable... Parfois, en guise de complément à la chemise, ils portent des lungi, sortes de jupes semblables aux kikoï de la côte est de l'Afrique. Parfois, ils sont pieds nus.
Les femmes sont moins occidentalisées, toutes vêtues de sari ou de ce que Claire nomme penjabi, le salwar kameez : longues tuniques colorées à manches courtes sur pantalons de cotons assortis d'un châle, la dupatta, dont les extrémités pendent dans le dos.


Personne ne fume (c'est même interdit dans les lieux publics, la rue étant le premier d'entre eux...), certains mâchent et crachent du bétel... Ils sont 6700000 à vivre dans cette immense ville au charme diffus.

Peu d'animaux dans la rue (dans mon souvenir, les villes indiennes étaient de véritables étables...), quelques chiens, une ou deux fois des vaches, une fois des chèvres... Pourtant, à certains moments, l'odeur de pisse et de merde vous agresse, violente.

Hier, en quittant l'hôtel, sur le pont au-dessus de la voie ferrée, un enfant d'une dizaine d'années en slip et en débardeur sales, pieds nus, a traversé la route pour aller chier le long du muret, derrière ce muret, au milieu de tonnes de détritus.

A d'autres moments, ce sont les odeurs d'épices, clous de girofles, cumin, cardamome, encens qui envahissent la rue. Des marchands vendent des fruits sur des étals, les aspergent régulièrement d'eau pour leur éviter les morsures du soleil. Il fait chaud et sec.


En fin d'après-midi, les couples, les familles, les amis se retrouvent face au golfe du Bengale sur la plage, vaste étendue de sable jaune jonchée d'ordures, sacs plastiques, emballages, chaussures veuves, carcasses de poissons.
Des gars se défient au cricket, les pêcheurs font sécher leurs filets.
De petits groupes téméraires se risquent à tremper leurs pieds dans les lames tranchantes de l'océan.
Des couples regardent la mer en mangeant les friandises des marchands ambulants.
Des enfants font du cerf-volant.


Il y a
les charrettes de maïs grillé,
des stands de tir à la carabine sur ballons fluos,
des hommes qui se tiennent par la main,
des petits manèges en fer blanc pour amuser les enfants et des vendeurs de pacotilles sur la longue et large étendue rendue ocre par le soleil qui se couche sur la ville et c'est sublime.





Les grues gigantesques du port et les énormes tankers qui défilent à l'horizon témoignent de l'intense activité industrielle de la ville.

Ce midi, dans un petit restaurant, nous avons mangé le riz avec la main droite dans des feuilles de bananier.

Partout dans la rue, de petits temples.

Nous sommes sans cesse face à des codes inconnus. C'est une autre humanité qui se joue ici.

Les gens sont adorables. Beaucoup nous sourient. Certains nous parlent, demandent d'où nous venons. Tous s'enorgueillissent de l'hospitalité du sud face à la sécheresse des rapports humains dans le nord. Tout à l'heure, un homme nous a pris en photo avec son appareil ! Ici, nous sommes aussi exotiques qu'une indienne en sari sur la plage de Dunkerque !!!


...

Nous quittons Chennaï demain matin pour Mahabalipuram, sur la côte, plus au sud. Ces deux jours passés ici ont été riches... en odeurs (parfois repoussantes), en couleurs (merveilleux bal de saris, bijoux et fleurs) et en découvertes ! La nourriture "not too spicy" s'avère spicy quand même !

Bref, après quelques achats de vêtements locaux plus adéquats, d'une carte de téléphone et autres détails; après une visite dans un temple et deux belles balades sous la lumière dorée de la plage de Marina Beach, nous partons vers la suite du voyage.


3 commentaires:

armelle a dit…

Sublimes photos, sublimes commentaires (tu m'épates Julien !, faut dire que tu as de qui tenir...). Je ferme les yeux, j'y suis presque... Un mot, un seul, ENCORE !!!!!!!!
Bizooo à vous deux
Armelle & co
Ps 1 : J'ouvre les yeux, mon voyage touche déjà à sa fin... eh oui, môa, je bosse... Je retourne de ce pas au taf : viva plateau del goyaves !
Portez vous bien, @+
ps 2 : c sûr qu'une indienne à Dunkerque...

Pierre-éric a dit…

Les odeurs ou les parfums... La compréhension ou l'intelligence du pays... C'est un vrai voyage où les nuances sont entre les lignes. Il serait urgent de fonder une chaire pour l’enseignement de la lecture entre les lignes ! Les photographies sont magnifiques et la ballade en rickshaw me rappelle d'excellents souvenirs. Amitiés

Camille a dit…

c'est moins recherché que les autres commentaires mais je ne résiste pas : on dirait deux tortues ninja avec vos sacs à dos !!!!! ça c'est fait !!
Wouah pour les photos, les commentaires et les aquarelles, ça fait rêver :)
bonne continuation de périple
bises