vendredi 13 mars 2009

Maduraï - Trivandrum


Le 06.03.09

Cette nuit dans le train fut un délice. Après un tchaï bien chaud partagé avec ma voisine de banquette, une adolescente, jeune maman d'une beauté troublante, je me suis endormie au petit matin.
Je me suis allongée sur la banquette d'en face, les compartiments à bagages et le sol étant déjà occupés par d'autres dormeurs...
Pas de bruit de Klaxon, pas de ventilateur asthmatique, juste l'air de la campagne et le ronron de notre course sur les rails. J'ai fermé les yeux sur l'horizon rose du soleil levant.


Maduraï Trivandrum
Vidéo envoyée par Kunlegs

...

Dans le train (à l'arrêt) entre Maduraï et Trivandrum.

Réveil au milieu de la campagne,
caresse du soleil du petit jour sur ma peau,
le chant des oiseaux,
loin de toute l'agitation des villes traversées ces derniers jours,
loin du bruit,
des voitures,
des Klaxons,
du ronron métallique des fans...
loin des villes.

C'est pour des moments comme celui-ci que je voyage.
Pas tant pour les perles de cultures et les temples érigés aux dieux cruels...

Bien plutôt pour ce petit matin, ce soleil amical et cette douce lumière, le chant des oiseaux et la simplicité des regards échangés dans ce train,
hors du temps,
hors du monde.
Quelques montagnes à l'horizon, quelques cocotiers, une bananeraie, des rizières, le calme et le silence de ce matin à la campagne.

C'est alors que je réalise combien ces derniers jours m'ont épuisé.

Je passe la main dans mes cheveux, je passe la main sur mon crâne,
je m'enivre de soleil et d'espace.
Je m'enivre du chant des oiseaux.

Je suis bien,
sur terre,
chez moi.

...


A la gare de Trivandrum, je cherche notre bus et m'approche du poste "information" placé au centre du quai, où s'agglutine une foule de voyageurs, rickshaws et marchands ambulants.

A ma gauche, un homme grand en uniforme, que j'identifie comme un chauffeur de bus, compte une liasse de billets. Il a l'air calme et je l'interpelle.
Il ne répond pas. Je suis pourtant à 20 cm tout au plus.
Je réitère: "Excuse-me, sir, you speak english ?"
Il tourne vers moi un regard plongeant et dédaigneux et me dit "no, no", accompagnant le mot d'un geste, celui que j'exécute pour chasser une mouche entêtée !

Je viens de sentir pour la première fois tout le poids de ma condition dans ce pays: Il est indien,
je suis hors-caste, blanche, non hindoue, barbare... rien !

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