vendredi 20 mars 2009

Kochi


Le 14.03.09

Ce matin, promenade dans le quartier juif de Fort Cochin -- pas vu la synagogue (Shabbat !) --, entrepôts d'épices, de gingembre au parfum entêtant, la tombe de Vasco de Gama, les églises aux tons pastels...

Hier soir, concert de tabla au Karthakali Center et ce brahmane amusant -- "Français ? Cool, Raoul !" -- à la fois régisseur, présentateur, vendeur de souvenir, en lungi blanc, torse nu et paré de la cordelette distinctive de sa caste.

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Hier soir, cet incroyable concert de tabla, tambour cylindrique, une peau tendue à chaque extrémité et au centre des peaux, un petit disque qui semble métallique et qui produit un son de guimbarde, un peu nasillard. Le moustachu pose ses mains sur les tambours, et il en fait ce qu'il veut !

Un autre, le chanteur, a la voix cassée ce soir. Il émet des ondulations plus ou moins réussies et frappe dans ses mains.

Quant au troisième, il manipule de ses grosses paluches un mini tambourin dont il sort des sons insensés. On dirait qu'il a cent doigts !!!


Concert tabla
Vidéo envoyée par amapola8

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Rêvassé deux minutes sur les carrelets chinois du bord de mer, Kubilaï Khan, la destruction du temple de David et sur les grands navigateurs portugais qui s'emparèrent de Kochi au XVIème siècle... 
Malheureusement, Fort Cochin est aujourd'hui un musée délabré pour cars de touristes américains, japonais et hollandais en shorts et chaussettes, dotés d'un sticker rose ou jaune au nom de leur groupe -- E1-4, E1-6, C1-1 (prononcez "iii-ouane-for, iii-ouane-sixe, sssiiii-ouane-ouane", comme les pauvres guides qui tentent de rassembler leur troupeau au milieu des portraits de Maharadjahs et de fresques murales assez troublantes...) --, et ce qu'il reste des pierres de la belle époque et des hangars d'épices n'est plus aujourd'hui que boutiques de fausses antiquités, vendeurs de bijoux et breloques.

Malgré ça,
çà et là...




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Nous partons demain matin pour Munnar, les montagnes, la fraîcheur, et quittons les rivages de la mer d'Oman que nous ne reverrons qu'à Goa.

Apprécié les troupeaux de chèvre dans les rues ce matin, les parties de cricket endiablées des jeunes indiens au coucher du soleil et les spectacles du Karthakali Center.

Ce soir, c'était du Kalarippayat et pour moi, la première fois que j'assistais à une représentation d'arts martiaux.

Trois types baraqués en dhotis oranges échangent de gros coups de bâton ou d'épée.

Lorsque les lames cognent sur les boucliers, il en jaillit des étincelles. C'est très impressionnant !

L'un des trois nous fait la leçon au fur et à mesure des katas ou des simulations de combat. Il explique que le corps humain compte 108 "pressure points". Ensuite il nous montre une dizaine de façons de tuer un homme à mains nues : "Five minutes, dead."

Grosse rigolade sur le chemin du retour !



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Laissez-moi vous parler des "pressure points"... Il y en a 108 dans tout le corps et une démonstration vous convaincrait qu'un coup violent sur l'un de ces points provoque la mort en cinq minutes : "People dead !"

Apprenez également que si "people attack you", il existe 116 clés de parade (11 d'entre elles nous ont été présentées) qui vous permettent d'esquiver efficacement toute agression, tout en vous plaçant dans une situation extrêmement avantageuse face à votre adversaire !

Une fois que ce dernier est bien en mains, en posture de faiblesse et de soumission, vous pouvez lui appliquer une riposte sur l'un des fameux "pressure points" -- "Five minutes, dead." Selon la position (toujours très inconfortable) dans laquelle votre défense l'a mis, vous pourrez le frapper au dos, sur les cervicales, sur les bras, le coeur... tout en ignorant supérieurement ses gémissements et ses cris de douleur.

Une expérience inoubliable !!


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Nous avons hâte de quitter la côte et pénétrer dans les montagnes. Faim de nouveaux endroits, de nouvelles expériences. Prendre la route, enfiler ses lacets, recouvrir nos corps de poussière.

Munnar demain, puis ce sera Ooty et la remontée vers le Nord jusqu'à Hampi. Nous prendrons soin d'éviter les villes... au moins jusqu'à Bombay...

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