jeudi 21 mai 2009

Jaipur


Le 02.05.09

Superbe chambre d'hôtel.
Et dans cette superbe chambre, une grosse fatigue et une grande lassitude... qu'il faut combattre assurément.

Garder sa capacité d'émerveillement intacte.
Garder un regard neuf et vorace.
Ne pas céder à la paresse...



Pourtant, neuf semaines à bloc et maintenant, envie surtout de rester au lit avec un bon film.

Trop de gens, trop de visites, trop de tourisme pour moi...

Arriver dans une ville, dealer un rickshaw, s'installer dans un hôtel, une guesthouse, ouvrir le guide, faire le tour des points d'intérêt, prendre un bus, un train, arriver dans une ville, dealer un rickshaw...

Fatigue de tout ça.


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Jaipur est une tumeur, une métastase urbaine grise et polluée.
3 millions d'habitants !...

Quand on lit les pages des guides, les noms depuis Bénarès font rêver... moghols, rajputs, seigneurs de guerre, empires, maharadjahs...

Aujourd'hui je ne vois que de grandes avenues poussiéreuses et des gens crottés... Des traces certes de tous ces noms, des traces, mais dans le bruit, au coeur de la foule, des émanations de gaz d'échappements.




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Le 03.05.09

Ce matin, Sun Temple au sommet d'une colline.
Nombreux singes, chèvres, vaches.

Puis, décevant palais de maharadjah devenu musée : robes d'apparats, pacotilles, gigantesques jarres en argent, arsenal du Moyen-Age rajput, salle d'audience... Le faste de ces princes gâtés par les anglais et qui ont laissé leur Etat devenir l'un des plus pauvres de l'Inde indépendante.


Dernier stop touristique au Palais des Vents, et un arrêt dans la famille de notre rickshaw pour porter chance au mariage de son frère...

Nous avons maintenant des grelots au poignet.

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"Dans les villes indiennes, les rues ressemblent souvent à des chemins d'asphalte hésitants, bosselés, mille fois réparés, serpentant entre des tas de poussière, de saleté et de tout ce que l'on abandonne dans les rues et qui y reste, c'est-à-dire du sable, du gravillon, des détritus, périssables ou non : rien n'a jamais l'air fini, il n'y a pas de trottoir, pas de mur, tout paraît être à mi-chemin, à mi-chemin entre être et cesser d'exister."

[V.S. Naipaul, L'Inde]

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Superbe chambre d'hôtel.

Dans cette superbe chambre d'hôtel, une grosse fatigue et une grande lassitude... qu'il faut combattre

assurément.

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Jaipur. Une ville poussiéreuse, bruyante, pleine de regards lubriques qui me mettent un peu mal à l'aise. Jusque là, je n'avais pas senti autant, dans le regard et les interpellations des hommes, cet intérêt particulier pour l'occidentale...

Soucieuse de trouver mon encre de Chine, je laisse tout ça glisser sur moi en me couvrant la tête de mon foulard. Après une excursion pénible à pied, puis en rickshaw, je reviens bredouille à la maison où Julien cuve sa baisse de moral dans le confort de notre charmante guesthouse.



Ce matin, visite un peu décevante du City Palace compensée par une grimpette charmante en haut d'une colline où trône un petit temple. De là nous avons une vue plongeante sur la ville rose et ses imposantes portes sculptées. Tout autour : des collines sèches, des cailloux sablonneux, des arbustes épineux et rabougris; nous entrons sur des terres où les habitants sont accoutumés à la chaleur et à l'aridité du désert.


La visite de Jaipur ne laissera pas un souvenir impérissable dans ma mémoire, mais j'ai envie de découvrir autre chose que l'atmosphère ultra-touristique qu'on ressent à saturation ici. Envie de trouver un peu d'authenticité parmi les couleurs vives des vêtements, les sourires et les regards des gens que l'on croise.

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