samedi 28 février 2009

Mahabalipuram


Le 27.02.09

Nous sommes arrivés hier à Mamallapuram, village tamoul en bord de mer, classé patrimoine mondial par L'UNESCO en raison de la beauté de ses temples et de ses ruines du VIIème siècle, édifiés par les Pallava, sculptés d'une seule pièce dans d'énormes blocs de granit, et exhumés par les anglais au XIXème.




Mamallapuram est aussi le lieu de villégiature de nombreux occidentaux (beaucoup de français), venus profiter des structures d'accueil du village, de la plage, des cours de yoga, des massages et des nombreuses boutiques de bijoux et de vêtements indianisants, toutes frusques portées par les New Age, chemises et pantalons avec des imprimés en hindi, sur lesquels il est peut-être écrit "j'ai l'air d'un âne avec ce T-shirt !" (ce serait drôle !!!).


Petite répulsion au départ, mais l'endroit est en fait absolument charmant.


Le soir, Mamallapuram est illuminé de nombreuses guirlandes. C'est très joli et cela permet de deviner la vie des terrasses. Et puis, le village est assez calme, ce qui nous fait beaucoup de bien après les décibels et la pollution de Chennaï...

...

Aujourd'hui, nous faisons le tour des temples à mobylette ! Vroum !!!

Moto à Mamallapuram
Vidéo envoyée par Kunlegs

...

Nuit cauchemardesque.

Impossible d'installer notre moustiquaire de voyage au plafond, du coup, réveil au milieu de la nuit, dévorée par les BZZZzzzzzzzzz...
Je saute du lit et cherche le spray partout. L'étagère, les sacs, les poches : introuvable.
Je me rabats en désespoir de cause sur l'huile essentielle de citronnelle, douce et apaisante...
Erreur fatale !
Il m'a fallu plus de la goutte réglementaire pour faire fuir les affreux, et je n'ai plus trouvé le sommeil, asphyxiée par l'odeur collante et la moiteur qui a envahi la pièce.

Je viens d'acheter ODOMOS, la crème répulsive indienne, sèche, inodore et efficace, ce soir sera une autre nuit !



...

La nuit, c'est l'heure des chiens.

Affutés, la queue dressée, ils sillonnent les rues de Mamallapuram en meutes de trois-quatre individus. Si les dogues tombent sur un solitaire, ils se jettent dessus, le rossent et l'enfilent. L'autre grogne, aboie, jappe avant de s'échapper, prostré.

...

Le 28.02.09

Réveil au son des chants sacrés. 7h00 du mat' à Mahabalipuram et la promesse d'une belle journée, la dernière que nous passerons ici avant de continuer notre route jusqu'à Pondichéry.

Chaque jour depuis notre arrivée, de nouvelles occasions de sourire et de nous réjouir. Ce matin, c'est la musique !...


Pour les commerçants de Mamallapuram, la saison touche à sa fin; dimanche, disent-ils, tout le monde sera parti et le village retrouvera sa douce et chaude quiétude estivale. C'est seulement notre troisième journée et tout le monde me salue pendant que je bois mon café... visages familiers croisés lors de nos promenades dans les ruelles, sur la plage, près des temples, à l'hôtel, dans les restaurants... Je me sens un peu comme à la maison !




Le programme de la journée est à la détente : retour sur la fresque d'Arjuna pour quelques photos, lecture, écriture, sieste, peinture...




Rencontré hier, le patron du Nautilus (notre cantine du midi), breton installé ici depuis plus de vingt ans, légère paralysie faciale au côté gauche (le palu ?), calme, père de deux enfants métis de 8 et 4 ans.


Il raconte la qualité de vie de ses mômes qui jouent à la toupie et qui se font gronder lorsqu'ils vont s'amuser près du bassin du temple : "Il y a des cobras là-bas" (responsables selon lui de 17000 morts par an en Inde !).

Il explique à ce propos que le danger est surtout dans les rizières : "Les grains attirent les rats, les rats attirent les cobras et c'est heureux car il y aurait trop de rats sans ça ! Les gens marchent dessus et hop ! Pas de sérum, c'est foudroyant ! Sinon, si on marche pas dessus, le cobra, il vous laisse tranquille !"


Ça lui rappelle son enfance à lui près de Quimper : "Avec les copains, on chassait les vipères à la fourche ou avec un bâton, et on les vendait au pharmacien pour aller s'acheter des clopes en cachette -- on pourrait plus faire ça aujourd'hui ! Parfois, on attrapait des couleuvres et on les mettait dans nos poches pour impressionner les filles !"


...

Hier, je suis enfin allée faire un tour dans les boutiques qui remplissent les trois rues autour de notre guesthouse.
Les couleurs des tissus, l'éclat des petits miroirs, les bijoux en argent éclairés par les guirlandes de loupiotes multicolores, j'en avais salivé le premier soir !



Lorsque je fais mine d'entrer, le vendeur se précipite pour m'ouvrir la porte et m'accueille avec un "looking is frrrrrree". Partout, des piles de tissus colorés bien pliés sur les étagères, des sacs, des tentures, du sol au plafond; l'espace est clos.
Sous mes pieds, des tapis et dans un coin, un comptoir en verre rempli de bijoux. "C'est la caverne d'Ali Baba qui m'ouvre ses bras" !!

Et puis là, le vendeur entame la conversation et me pose une série de questions amicales. Il teste le client !

- D'où viens-tu? Où vas-tu ? = Prise de contact avec le voyageur.
- C'est la première fois que tu viens ici ? = Je peux t'embobiner ? ou tu connais les règles du jeu...
- Tu voyages seule ? = Y'a du renfort derrière ? Proie seule et sans défense ?



Oui, bon ben tout ça c'est très sympathique, mais moi, j'ai juste envie de me goinfrer des yeux et pour l'instant je suis plantée au comptoir à tailler la bavette. Je tente de mettre fin aux politesses et jette quelques regards gourmands autour de moi, pressée de pouvoir enfin toucher tous les tissus, essayer tous les bijoux et toutes les tuniques, fouiller, assise par terre entre les piles de coussins et de foulards, demander les prix, négocier, trouver le tapis magique, quoi !

Je finis par sortir en ayant à peine effleuré un bracelet du bout des doigts et m'approche de l'échoppe voisine.
Le manège recommence, mêmes questions, même pulsion boulimique frustrée !



A la quatrième boutique (oui, il y en a beaucoup), je maîtrise !
Je réponds machinalement aux questions tout en fouinant et retournant les piles et les tas.

Je découvre tout de même avec ravissement que les vendeurs de vêtements, sont des tailleurs charmants et souriants prêts à te confectionner ce que tu désires avec les tissus de ton choix en quelques heures. Je ne quitterai pas l'Inde sans en avoir profité !
Il me reste quatre mois pour dessiner ma tenue !



4 commentaires:

Pierre-éric a dit…

Belle ballade en moto ! Tu es prêt pour la circulation réglementée de notre belle île. Apparemment les temples ne sont pas enfermés dans des sanctuaires à accès limités. Les bas reliefs ont-ils des thématiques purement religieuses ?

Emma a dit…

C'est trop génial vos photos, vos vidéos, vos textes, j'ai l'impression de faire un retour en arrière de deux mois !! Bon, fais qd même gaffe qd tu filmes et que tu conduis en même tps vu comment ils roulent en inde ...d'ailleurs le bus il est pas passé loin !!!!
Sinon moi ça va, tjs dans mon bureau climatisé en train de surfer et de chatter ...débordée, comme d'hab quoi ...
En vacances vendredi soir, ouf, un millier de trucs à faire ...
Gros bisous, à bientôt

Anonyme a dit…

Gilles a raison, les vidéos c'est chouette !
moi j'aime bien.

Anonyme a dit…

Cool des videos ! Ton grand-père avait aussi peur des tigres quand on était sur le dos de l'éléphant dans la réserve et du coup on n'a jamais pu suivre les traces... Comment se fait-il que ce soit Julien qui conduise la moto ??!!
Bisous et bon voyage.