dimanche 17 août 2008

Fort Dauphin


Le 03.08.08

Dimanche. Le quatrième que nous passons sur la Grande Ile. Après Ankavandra, l'allée des baobabs, Mangily, nous sommes à Fort Dauphin. la baie est sublime, entourée de montagnes... Un malgache passe et me regarde. Ici, on ne dit pas "Manahona", "Salama" ou "Akoury". On ne dit pas "bonjour"...
Il me sourit : "Good morning !"

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Fort Dauphin est un endroit magique...


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Tout ce qu'on nous avait raconté était vrai. la région est trustée par des canadiens, des australiens et des sud-africains. C'est même la Banque Mondiale qui impose à l'Etat malgache de délivrer des visas d'exploitation aux compagnies occidentales, "sinon, plus d'investissements étrangers", CQFD !!!


Patrick, le guide antandroy qui nous amènera demain à la pointe d'Evatra en pirogue, et dans la baie de Lokaro après-demain, dit que les sud-af' sont racistes. Ces vazaha-là ne font pas tourner l'économie locale : ils visitent la région en 4x4 ou en quad, réservent des hôtels tenus par des vazaha ou vivent dans leur cité à l'écart de la ville, profitent de tout sans rien payer. Le pire, dit-il, ce sont les noirs. Ils méprisent les malgaches. Ne veulent surtout pas leur être assimilés. "Ils couchent avec des femmes sans les payer" (sic !).
L'autre jour, l'un d'eux a provoqué une bagarre dans une boîte de nuit et les sud-af' ont tabassé un malgache. Le type a été emmené à l'hôpital où il est mort de ses blessures le surlendemain. la boîte du sud-af' a payé la police et les autorités. Il a pris l'avion hier pour rentrer chez lui. Fin de l'histoire...

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Avons déjeuné ce midi dans un petit resto face à la plage des libanais, juste à côté de la baie des galions. De l'autre côté de la baie, le nouveau port, celui des vazaha qui disent "fuck" tous les quatre mots. Pour ma part, je préfère l'ancien port, celui de la baie dauphine, là où nous logeons désormais dans un petit bungalow en bois avec un toit de paille. Cette baie, je l'ai photographiée toute la journée !
Suis complètement envoûté par le charme de cette ville.


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Nombreux bâtiments publics ou infrastructures sont labellisés "financé par...". S'ensuit, selon les endroits, une ribambelle de noms de pays, avec une préférence, dans les régions que nous avons traversées, pour le Japon et le Royaume de Norvège.
Un temps, je me suis demandé pourquoi le Japon et la Norvège finançaient à tours de bras les écoles et les dispensaires de l'ouest et du sud malgaches. Qu'est-ce-que des japonais peuvent bien foutre dans ces contrées reculées ?


La réponse est en fait assez simple... Ces financements leur permettent d'acheter le droit de pécher dans les eaux territoriales au large de Mada. Ironie de l'histoire : pendant que ces deux pays, gros consommateurs de poiscaille, pillent à tours de bras les richesses naturelles de l'Océan Indien, l'ONU envoie des émissaires chargés de faire de la "pédagogie" sur la côte vezo pour expliquer aux pécheurs les dangers de la sur-pèche : "Si vous continuez comme ça, vous n'aurez plus de poisson !"
Et voilà comment la communauté internationale se fout de la gueule du monde !

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